dimanche 18 mai 2008

L'alchimie des multitudes

Dans "Le culte de l'amateur", Andrew Keen nous alertait sur les dangers du Web. Pour cela, cet ouvrage m'a intéressé mais sa lecture m'a donné l'impression d'assister à un procès conduit uniquement à charge !

Andrew Keen se focalise sur les impacts négatifs pour les autres secteurs du développement rapide du web.

La télévision, les maisons de disques, les disquaires, les journaux, les encyclopédies souffrent du développement du Web. La première bulle internet a bien explosé en 2001 mais les années 2006-2008 voient l'arrivée d'une nouvelle déferlante, celle du Web 2.0 avec son cortège de blogs, de wiki, de réseaux sociaux, et de sites participatifs.

Ce qu'Andrew Keen oublie de mentionner dans son livre, c'est que si le Web 2.0 remet en cause les business modèles des autres industries, c'est simplement tout-à-fait normal ! Il en fut de même à chaque progrès techniques majeur. Le train, l'électricité, le téléphone,la télévision, l'internet et aujourd'hui le web 2.0 font simplement bouger les lignes : c'est normal et c'est tant mieux.

Peut-être certains regretteront de ne plus recevoir le Quid pour leur anniversaire, mais qui n'a jamais rêvé d'avoir un Quid toujours à jour, qui donne des chiffres actualisés en temps réel et des articles complétés au fur et à mesure des développements de l'actualité ? Un Quid auquel chacun pourrait contribuer car nous avons tous une expertise, dans notre métier ou dans nos activités personnelles. Avec Google, Wikipedia et un peu d'esprit critique, je me passe du Quid depuis... longtemps.

Peut-on reprocher au CD d'avoir tué le Vynile ? C'est inutile ! Si le CD n'évolue pas en terme de prix, de qualité et de packaging, gageons que demain, la musique numérique vendue en ligne (iTunes et autres) tuera le CD. Cela ne se fera pas si cela ne va pas dans le sens d'un meilleur rapport qualité-prix-confort. Alors tant mieux. Selon un grand principe darwinien, seuls ceux qui s'adaptent survivent, toujours et partout.

Au-delà de l'aspect technologique, Andrew Keen vante les contacts humains avec les passionnés qui oeuvrent chez les disquaires et qui sont prêts à tout pour vous aider à découvrir le morceau de musique qui va vraiement vous plaire (à mon avis leur boulot c'est aussi et avant tout de vendre et de fidéliser la clientèle mais passons là-dessus pudiquement...).

C'est oublier un peu vite que les gens que nous croisons sur internet sont aussi à même de délivrer d'excellent conseils, même s'il faut savoir choisir ses fréquentations...

Ne voulant pas rester sur cette critique par trop acerbe du Web 2.0, je suis passé à "L'alchimie des multitudes. Comment le Web change le monde" de Dominique Piotet et Francis Pisani. Et j'ai été vraiment séduit par les idées avancées par ce livre. Ici pas de critique systématique, pas plus que de vision mystique du Web 2.0 sauvant le monde. Le livre décortique comment le monde a été changé par l'éclosion du Web 2.0. De nombreux nouveaux usages de l'internet sont décrits à travers la présentation de sites de la mouvance Web 2.0.

En synthèse, à lire absolument pour ceux qui veulent enfin comprendre comment le web change le monde et comment les nouveaux usages du web conduisent les webacteurs à agir autrement, dans leur vie numérique et dans leur vie tout court.

2 commentaires:

Karuna Hum a dit…

Eh oui, chaque médaille à son revers, le tout est de connaître ladite médaille pour savoir comment et à quelle fin l'utiliser.

Ces citations de livres, si elles sont très intéressantes et ouvrent la curiosité, me laissent un peu sur ma faim et j'ai bon appétit !

En particulier sur les grands axes qui semblent se dégager à leur lecture, les options qui sont déjà prises pour l'avenir et celle qui pourraient l'être.

Merci en tout cas de nourrir ainsi cette soif de connaissance de cet univers du web 2.0 !

Monsieur J a dit…

Bonjour,

J'ai moi même lu ce live et ma revue est ici :
http://managementetmoi.blogspot.com/

A mon avis un livre honnête, agréable à lire et où les mouvements "webistique" actels ont été bien perçus :-)