Depuis que j'utilise le Web social, je n'ai jamais autant écrit. Cette écriture prend de multiples formes : des dizaines de milliers de messages courts sur Twitter, des centaines de billets de blogs, un livre. S'il est acquis que j'écris avant tout pour mettre en forme mes idées, il m'est aussi apparu, au fil du temps, que j'écris aussi pour tisser des liens.
Ces liens établis au travers des réseaux sociaux sont souvent qualifiés de "liens faibles", par opposition aux liens forts que l'on noue avec ses proches. J'ai toujours eu un peu de mal avec ce concept de lien faible, car à un instant t, un lien faible peut occuper tout votre esprit. Au fond, on est bien "présent" à celui qui nous a écrit à chaque fois qu'on lui répond avec sincérité.
A grand renfort de messages privés, l'on se confie bien plus facilement derrière son écran que les yeux dans les yeux. Et une confidence poussant l'autre, on rentre vite dans la sphère intime. Si le lien ainsi construit en ligne est faible ce n'est pas parce que les échanges y sont moins fréquents, ce n'est pas non plus parce que les émotions ressenties y sont moins intenses. Si le lien ainsi construit en ligne est faible c'est davantage du fait de sa courte durée de vie.
Le lien fort qui vous unit à votre grand frère ou votre grand soeur a une espèrance de vie comparable à la vôtre. Mais, en ligne, le bouton "Retirer de la liste d'amis" n'est jamais loin. Si un usage intensif des réseaux vous amènera à converser avec des milliers de personnes, vous ne pourrez, à un instant donné, n'entretenir une relation stable qu'avec 150 d'entre eux. Il y a donc dans nos échanges sur les réseaux sociaux, une forme de "sélection naturelle" qui s'opère à tout instant !
Mais il ne faut pas s'en inquiéter :
- un lien faible peut devenir un lien fort si on s'en donne de part et d'autre les moyens.
- et sinon il est toujours possible de reprendre contact quand c'est le bon moment.
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